Palette de turquoises, de vert d’eau, de crème. Doux clapotis du ressac. Sable chaud sous les pieds. Végétation qui dégorge du vert partout. Culture sensuelle et ancestrale faite de rythmes, de danses, de costumes, de sculpture de bois, de tatouage sur les peaux, de croyances qui se mêlent à l’univers… La Polynésie fait chaudement rêver tous les esprits.
Mais même aux antipodes, elle n’a pu échapper à la déferlante du coronavirus et à la crise économique engendrée par l’épidémie. Tout comme elle n’échappe pas à la dégradation galopante d’un environnement connu pourtant pour être l’un des plus exceptionnels de notre planète. Saviez-vous que ces îles, de Bora Bora à Moorea en passant par Tahiti ou encore Rangiroa, comptabilisent le plus grand nombre d’espèces végétales et animales éteintes ou en voie de disparition ? L’exceptionnelle richesse du patrimoine marin polynésien représente à lui seul la moitié du domaine maritime français et est riche de 800 espèces de crustacés, 170 variétés de coraux, 11 espèces de dauphins et 4 de baleines ou encore 400 espèces d’algues indigènes ! On a beau ne pas être très chiffres, il faut bien avouer que c’est remarquable !
Entre crise économique et écologique, ces morceaux de terre français flottants au loin nous ont séduit cette année pour bien des raisons : d’abord parce qu’ils se battent ardemment pour la protection et la conservation des espèces vulnérables ou en voie de disparition. Parce qu’on y a découvert que bien des Hommes et des Femmes y inventent et défendent un tourisme plus modeste et plus résilient, en lien avec leur environnement. Et enfin parce que c’est là que le célèbre navigateur Titouan Lamazou, ami de longue date du No Mad Festival, y a posé bagages, pour vivre désormais au plus près des éléments, comme un retour à l’essentiel et à la Terre Mère après ses nombreux voyages à travers les océans. Son dernier ouvrage, amoureusement déroulé avec sa fille Zoé, est une explosion de couleurs, une ode merveilleuse à cette planète fantastique où les Hommes égrènent leurs cultures métissées.
L’Oise devient Pacifique cette année : en temps de guerre, on ne pouvait rêver mieux…
[INSTA] @cyril_dion